La domination touristique : Points de vue du Sud – Alternatives Sud (Centre Tricontinental), vol.25, n°3, 2018, 16 p. + 86 p.
Certains mettaient beaucoup d’espoirs dans le tourisme pour le développement des pays du Sud. L’Organisation Mondiale du Tourisme, les gouvernements, les acteurs du secteur vantaient les mérites de cette activité pour apporter des devises, de nouveaux emplois, de nouvelles infrastructures, une amélioration sociale et culturelle,.. Mais force est de constater que ce credo n’a pas tenu ses promesses. L’activité touristique dans les pays du Sud est dominé par les pays du Nord. Les compagnies d’aviation, les chaînes hôtelières, les agences organisatrices,... sont, le plus souvent, des multinationales basées en Europe ou en Amérique du Nord qui récoltent l’essentiel des profits. Quant aux populations d’accueil, elles restent toujours subalternes et récoltent les dégâts socio-environnementaux et l’épuisement de ses ressources. La massification actuelle du tourisme interpelle car elle dépasse les capacités d’absorption des populations d’accueil. Pour donner une alternative à ce tourisme de masse hautement destructeur, d’autres formes de tourisme ont vu le jour : écotourisme, tourisme solidaire, volontourisme, mais ce type de tourisme est aussi loin d’être inoffensif. Toutes ces dénominations cachent un tourisme structurellement inégalitaire. Par contre, un tourisme initié et géré par des organisations des régions d’accueil, selon les critères sociaux et environnementaux du commerce équitable, pourrait se libérer de la tutelle des pays du Nord et éviter les impacts négatifs. Après cette analyse critique, plusieurs articles présentent des études de cas bien détaillées, en particulier : l’Everest, Goa en Inde, Haïti, Madagascar, Saly au Sénégal.
Mots clés : MONDE, TOURISME, RELATIONS INTERNATIONALES, INEGALITE ECONOMIQUE ET SOCIALE
La déforestation amère du chocolat : Comment les forêts classées deviennent du ’cacao classé’
Mighty Earth, 2016, 24 p. - Site de mightyearth.org
Mighty Earth a mené une enquête approfondie, en particulier en Côte d’Ivoire, sur la déforestation due à l’expansion de la culture du cacao dans l’enceinte même des parcs nationaux et des aires protégées. Ce cacao cultivé dans des zones interdites est illicite et contraire à la loi ivoirienne. Cependant les 3 gros négociants Olam, Cargill et Barry Callebaut achètent ce cacao et le revendent aux industriels du secteur de la chocolaterie. L’origine illicite est manifeste et reconnue de tous, à tous les échelons de la production à la commercialisation. Tout ce marché profite d’une application insuffisante de la loi ivoirienne, de corruption et aussi d’une acceptation de la situation par l’industrie chocolatière dans son ensemble. Cette destruction de la forêt (avec ses répercussions sur la faune et la flore) est d’autant plus absurde que le cacao pousse bien, voire mieux, sous couvert forestier, et peut obtenir de bons rendements. Des initiatives, cependant, se dessinent. Au niveau de l’Etat ivoirien, en 2017, le gouvernement a créé un programme sur le changement climatique et un objectif Zéro déforestation pour le cacao. On peut aussi signaler l’initiative du Prince Charles rejointe par 34 des plus grands chocolatiers pour mettre fin à la déforestation. En conclusion, cette étude préconise des recommandations pour un futur responsable pour le secteur du chocolat.
Mots clés : COTE D’IVOIRE, GHANA, CACAO, DEFORESTATION, PARC NATIONAL, MULTINATIONALE
Trade for Development Centre : Baromètre 2018 du commerce équitable
GOMPEL, Roland ; iVOX – 2018/08, 93 p. - Site de befair.be
Le Trade for Development Centre entreprend tous les deux ans une enquête très détaillée auprès de la population belge pour sonder l’évolution de leurs connaissances, de leurs opinions et de leurs attitudes, ainsi que de leur comportement d’achat en matière de commerce et de produits équitables. Ce rapport présente les nombreuses grilles du sondage avec les résultats obtenus en 2018 en les comparant aux résultats obtenus en 2014 et 2016. Quelques points significatifs ressortent de cette enquête. Le commerce équitable est globalement un concept bien connu du public, même si les critères environnementaux y sont rarement associés. Mais l’engagement au niveau des achats n’évolue guère et reste faible. L’information et la sensibilisation au commerce équitable sont donc extrêmement importants tant de la part des pouvoirs publics que de la société civile ou des média. L’importance du commerce équitable est reconnue mais l’opinion publique est peu convaincue de ses impacts. Les produits du commerce équitable souffrent de 4 critiques : un prix plus élevé, une qualité moyenne, une identification peu aisée et un manque de garantie.
Ots-clés : BELGIQUE, CONSOMMATION, PRODUIT EQUITABLE, INFORMATION, SENSIBILISATION AU COMMERCE EQUITABLE, ENQUETE
Summary presentation to SPP and Enabel : study of European market for SPP products
irbeurope, 2018, 114 p. - Site de tdc-enabel.be
Le label SPP – Simbolo de Pequenos Productores (ou label des petits producteurs) – a été lancé en 2011 par le CLAC, Coordinadora Latinoamericana y del Caribe de Pequeños Productores y Trabajadores de Comercio Justo. Il connaît une croissance stable de 25 % par an sur le marché européen avec des transactions atteignant 6 millions d’euros pour l’année 2016. Cette étude de marché a été commanditée par Enabel (anciennement Trade for Development Centre) à irbeurope avec l’objectif d’établir un plan stratégique de développement des ventes des produits labellisés SPP (café, cacao, sucre, bananes, notemment) sur le marché européen avec une question : le SPP est-il un label des petits producteurs ou un label de commerce équitable.
Mots clés : EUROPE, SPP, INPACT, LABEL, CAFE, SUCRE, BANANE, CACAO, CONSOMMATEUR, COMMERCIALISATION
Social sustainability labels : promises and reality in the example of Fairtrade-coffee
DIW Weekly Report, 2018, n°48, 7 p. - Site de diw.de
La certification Fairtrade vise à améliorer à la fois les revenus et les conditions de vie des producteurs et à créer ainsi une plus grande équité dans les échanges internationaux. Cependant, des études montrent que cet objectif n’est que faiblement atteint, du moins pour le secteur du café. De plus, le commerce équitable est un moyen de segmentation du marché pour les torréfacteurs et les détaillants. La certification Fairtrade entraîne, au mieux, une légère augmentation des revenus des caféiculteurs. Les effets positifs sont davantage dus à la mise en œuvre de projets sociaux, aux relations commerciales sur le long terme, à un meilleur accès au crédit.
Mots clés : CAFE EQUITABLE, LABEL, ANALYSE CRITIQUE
DUMAS, Jean-Claude - La Révolution Matérielle. Une histoire de la consommation France XIX-XXIe siècle
Éditions Flammarion (coll. Au fil de l’histoire), 2018, 594 p.
Dans cet ouvrage, Jean-Claude Dumas analyse l’histoire de la consommation depuis la première révolution industrielle jusqu’à nos jours à travers une analyse de l’évolution des différents postes du budget des ménages (la nourriture, le logement, l’habillement, les transports et les loisirs) des différentes classes sociales françaises autour de cinq moments charnières : 1840-1885 / La belle époque / l’entre deux guerres / les trente Glorieuses / et la France d’aujourd’hui. C’est une histoire sociale, qui montre l’inégalité d’accès aux biens et l’évolution de notre rapport aux éléments matériels : l’indispensable cède la place à l’accessoire puis à l’inutile, et enfin au luxe qui deviennent à leurs tours indispensables. L’histoire de la consommation, c’est celle de l’accès au bien-être de tous, puis de chacun et de la généralisation de la culture et du culte de la consommation. Chaque classe sociale aspire à acquérir les biens et les pratiques de la classe qui lui est immédiatement supérieure et à s’éloigner de la classe qui lui est inférieure. C’est l’histoire du « Monte-charge social », toujours valable aujourd’hui. Mais cette œuvre est aussi une balade nostalgique, qui fait défiler des objets et des pratiques d’un autre temps, celui de nos ancêtres, grands-parents et parents, à travers mille exemples et anecdotes, des années 1840 à aujourd’hui.
Mots-clés : FRANCE, CONSOMMATION, HISTOIRE