Rapports et études - Mai 2023

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Monitoring the scope and benefits of Fairtrade : Monitoring Report 14th edition

Fairtrade International, 2023, 23 p. - Site files.fairtrade.net

Ce rapport synthétise les données des organisations et producteurs agricoles certifiées Fairtrade, ainsi que le montant des primes Fairtrade attribuées en 2021. 1 930 organisations de producteurs Fairtrade, représentant plus de 2 millions de fermiers et travailleurs agricoles, ont gagné plus de 201 millions d’euros. L’adhésion au réseau Fairtrade ainsi que le volume des ventes ont augmenté, en raison de la préoccupation majeure concernant les prix, l’accès aux marchés et le changement climatique. 41 % des fonds de prime Fairtrade payés aux organisations de production concernent les ventes de café. Les organisations de petits producteurs ont investi 32 % de la prime Fairtrade dans l’amélioration de la production, des pratiques agricoles et 22 % ont directement bénéficié aux fermiers. Les travailleurs sur les plantations certifiées Fairtrade ont alloué 68 % de leur prime aux investissements sociaux, y compris l’éducation, les soins et le logement.

(FAIRTRADE INTERNATIONAL, RAPPORT ANNUEL, PRIX, ACCÈS AU MARCHÉ, CLIMAT)


Le commerce équitable local belge et européen

TDC (Trade for Development Centre) d’Enabel, 2023/03, 52 p. - Site usercontent.one

Selon le baromètre 2022 du commerce équitable publié par le Trade for Development Centre, 68 % des personnes vivant en Belgique considèrent que le commerce équitable devrait également concerner des produits issus de l’agriculture belge ou européenne. Ce rapport rassemble quelques initiatives d’organisations présentes en Belgique, la plupart membres de la BFTF (Fédération belge du commerce équitable), et en Europe, dont les pratiques pourraient être qualifiées de commerce équitable local. Le document se termine par une typologie des acteurs, une analyse transversale sur les similarités et divergences en matière de production, la fixation des prix..., ainsi que quelques points d’attention, comme la multiplication des filières qui renvoie une image brouillée aux consommateurs, l’éventuelle nécessité d’une législation, notamment sur le bien-être animal ou la cohabitation des produits issus des pays du Sud et du Nord.

BELGIQUE, UE, COMMERCE ÉQUITABLE LOCAL, LABEL, LÉGISLATION


Atlas des pesticides : Faits et chiffres sur les substances chimiques toxiques dans l’agriculture

Heinrich-Böll-Stiftung ; Bund für Umwelt und Naturschutz, Berlin (Allemagne) - Friends of the Earth Europe ; PAN Europe, Bruxelles (Belgique), 2023, 68 p. - Site fr.boell.org

La France est le premier pays européen pour la production agricole biologique. Si les efforts sont réels, ils demeurent toutefois insuffisants face aux enjeux de protection de la biodiversité et du climat, de souveraineté alimentaire, compte-tenu du poids de l’agriculture française dans l’Union européenne (UE). En 2021, l’agriculture biologique en France n’occupe que 10,3 % de la surface agricole utile (SAU) – bien en dessous d’autres pays de l’UE. Par ailleurs, selon l’ONG Générations Futures, la France est dans le « top 3 » des pays européens qui autorisent le plus de pesticides. Pourtant, des alternatives existent et se développent à toutes les étapes de la chaîne de valeur : de la production (la France est au premier rang mondial des surfaces de vignes cultivées en bio, avec 20 % du vignoble total en 2021) à la consommation (produits agricoles bio dans les restaurations collectives), en passant par la distribution. Pour réduire la pression croissante sur la biodiversité, les systèmes agricoles français doivent s’adapter en utilisant moins de pesticides et moins d’engrais, et se diversifier pour protéger les écosystèmes. L’agroécologie, la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) et une recherche accrue sur les biopesticides peuvent contribuer à ce processus, dans le cadre d’une transformation systémique agricole et alimentaire.

FRANCE, UE, PESTICIDE, ATLAS, POLITIQUE AGRICOLE


Les jeunes et le tourisme : étude auprès des 18-34 ans

Étude Ipsos Digital pour Alliance France Tourisme, 2023, 50 p. - Site drive.google.com

Depuis la fin des restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et dans le contexte d’une reprise de l’activité touristique plus forte et plus rapide que prévu, l’industrie du tourisme et des voyages est confrontée à une remise en question inédite. La crise sanitaire a non seulement accéléré les mutations profondes qui traversent la filière mais également exacerbé le rapport ambivalent de la société au tourisme. Les modes de consommation des jeunes Français de 18 à 34 ans ayant un impact significatif sur la demande touristique dans les prochaines années, l’Alliance France Tourisme a réalisé une étude afin d’analyser leurs envies et comportements de voyages, ainsi que le lien et l’influence des pratiques parentales, dans un contexte marqué par l’inflation et une situation géopolitique complexe.

TOURISME, JEUNE, ANALYSE


Les incidences économiques de l’action pour le climat

PISANI-FERRY, Jean ; MAHFOUZ, Selma ; France Stratégie - Rapport de l’Inspection générale des Finances à la Première ministre, 2023/05, 152 p. - Site medias.vie-publique.fr

Ce rapport, préparé à la demande de la Première ministre, vise à améliorer la compréhension des impacts macroéconomiques de la transition climatique. Voici ses principales conclusions : La neutralité climatique est atteignable mais elle suppose une transformation d’ampleur comparable aux révolutions industrielles du passé. Cette transformation sera globale, plus rapide, et pilotée d’abord par les politiques publiques et non par les innovations technologiques et les marchés. L’opposition entre croissance et climat n’est pas inéluctable et, à long terme, la réorientation du progrès technique peut conduire à une croissance verte plus forte que la croissance brune. La chute du coût des énergies renouvelables est l’indice qu’une nouvelle croissance est possible. Afin d’atteindre les objectifs fixés pour la France en 2030 puis la neutralité en 2050, il va falloir faire en dix ans ce qui a été difficile à faire en trente ans. Pour soutenir cette accélération brutale et se contraindre à tenir leurs engagements, l’Union européenne et la France doivent s’imposer le respect absolu des budgets carbone. À l’horizon 2030, la transformation reposera principalement sur la substitution de capital aux énergies fossiles : la sobriété contribuera à la réduction des émissions, mais à hauteur de 15 % seulement.

FRANCE, CLIMAT, POLITIQUE ÉCONOMIQUE


Una mirada cultural hacia el mundo artesano de la Costa Sur del Perú en un contexto de sostenibilidad - (Regard culturel sur le monde artisanal de la Côte Sud du Pérou dans un contexte de développement durable

Revista Dilemas Contemporáneos : Educación, Política y Valores, mai-août 2023, n°3, article 89, 21 p. - Site dilemascontemporaneoseducacionpoliticayvalores.com

Cet article vise à décrire l’histoire culturelle artisanale de la Côte Sud du Pérou dans une perspective durable. L’étude est une approche qualitative des caractéristiques ethnographiques d’un échantillon représentatif de 7 artisans locaux du district de Grocio Prado, province de Chincha, dans le département d’Ica, sur la base d’entretiens directs. Les résultats de l’enquête montrent que les artisans bénéficient d’un important héritage culturel, le travail artisanal étant un facteur de développement socioéconomique pour la population locale depuis des générations. L’étude conclut que l’artisanat constitue une valeur de développement durable, notamment pour le tressage du roseau, dont la culture et la production de fibres naturelles sont respectueuses de l’environnement.

(PÉROU, ARTISANAT, DÉVELOPPEMENT DURABLE, CULTURE TRADITIONNELLE)


Commercialisation en circuits courts : Une exploitation ligérienne sur cinq commercialise ses produits en circuits courts : principalement de la viande, du vin et des légumes

Agreste, Études Pays de la Loire, 2023/04, n°1, 8 p. - Site draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr

En Pays de la Loire, une exploitation agricole sur cinq commercialise ses produits par au moins un circuit court (viande, vin et légumes). De même, l’agriculture biologique (14 % des exploitations ligériennes) induit une commercialisation en circuit court pour une exploitation en bio sur deux. L’offre en filière courte s’installe surtout à proximité des métropoles et du littoral. Les agriculteurs concernés sont en moyenne plus jeunes et mieux formés ; ils privilégient la vente directe à la ferme et, dans une moindre mesure, les marchés. Les exploitations mobilisent davantage de main d’œuvre salariée, elles sont de dimension moyenne mais la proportion destinée au circuit court est plus élevée dans les petites exploitations.

(FRANCE, PAYS DE LOIRE, EXPLOITATION AGRICOLE, CIRCUIT COURT, AGRICULTURE BIOLOGIQUE)


Towards a Living Income for Cocoa Farmers in Ghana – ((Vers un revenu décent pour les cacaoculteurs au Ghana)

Oxfam International, 2023/02, 64 p. - Site oxfamilibrary.openrepository.com

Ce rapport analyse les stratégies des entreprises du cacao et du chocolat au Ghana, pour augmenter le revenu des cacaoculteurs dans leurs chaînes de valeur. Il vise deux objectifs : rassembler les leçons d’expérience et les points de vue de l’intérieur du secteur ; renforcer la transparence et la responsabilité des entreprises concernant le salaire vital des cacaoculteurs en donnant une plus grande visibilité à leurs efforts. L’analyse s’intéresse à six des plus grosses entreprises de transformation du chocolat (acheteurs) et quatre des principaux vendeurs de cacao (fournisseurs) au Ghana. Elle couvre trois domaines principaux : identification des stratégies des entreprises en matière de salaire vital (synthèse des stratégies et actions mises en œuvre pour augmenter les revenus des cacaoculteurs dans le cadre de leurs programmes de développement durable) ; évaluation des critères de revenus des cacaoculteurs participant aux programmes (analyse des tendances clés en termes de productivité, coûts, prix de vente) ; analyse d’impact de ces stratégies (capacité des entreprises à augmenter significativement les revenus des cacaoculteurs). L’étude ne montre pas de résultats particulièrement nouveaux pour les entreprises ayant déjà lancé des programmes de développement durable depuis plusieurs années mais elle permet de partager plus largement les résultats des entreprises du secteur du cacao.

GHANA, CACAO, ENTREPRISE, PRODUCTEUR, REVENU VITAL


Cocoa Certification in Cameroon : Socioeconomic Determinants and Performance of Producers in Mbam Division, Center Region - (Certification cacao au Cameroun : Critères de performance socioéconomique des producteurs dans la Division de Mbam, région Centre)

Asian Journal of Agricultural Extension, Economics & Sociology, 2023, vol.41, n°6, 8 p., pp. 1-8 – Site stmlibrary.uk

Selon l’étude, 66 % des cacaoculteurs camerounais de Mbam ont adopté la certification, contre 34 % qui ne l’ont pas encore fait, sachant qu’il existe un léger écart en faveur de la certification des cacaocultrices. 39 % des personnes interrogées ont entre 20 et 30 ans d’expérience dans la cacaoculture, la majorité des personnes qui ont accepté la certification sont jeunes (moins de 35 ans) et la totalité de celles qui ont fait des études supérieures sont certifiées. L’étude montre également que la production de cacao certifié couvre moins de surface cultivée et que ces cacaoculteurs font partie d’organisations de petits producteurs. À noter que les producteurs des deux cacaos (certifié et non certifié) ont un revenu supérieur à ceux qui ne produisent que l’un ou l’autre. L’étude conclut qu’il existe une relation inversement proportionnelle entre la taille de l’exploitation et la certification et que les producteurs de cacao certifié bénéficient d’une meilleure performance technique et économique. Les recommandations portent sur le soutien financier et matériel du gouvernement à apporter aux cacaoculteurs certifiés, afin de leur assurer une rémunération juste et équitable et des conditions de vie décentes.

(CAMEROUN, MBAM, CACAO ÉQUITABLE, CERTIFICATION, PRODUCTEUR, IMPACT)


Cocoa plantations are associated with deforestation in Côte d’Ivoire and Ghana - (Les plantations de cacao sont responsables de la déforestation en Côte d’Ivoire et au Ghana)

Nature Food, 2023, n°4, pp. 384-393, 12 p. - Site nature.com

La Côte d’Ivoire et le Ghana sont les deux principaux producteurs de cacao, avec les 2/3 de la production mondiale. Dans ces deux pays, le cacao est le secteur agricole le plus important, assurant le revenu d’environ deux millions de cacaoculteurs et d’un réseau complexe d’intermédiaires, publics et privés, ce qui rend la chaîne de valeur opaque. Les cartes géographiques des plantations de cacao n’existent pas, ce qui rend impossible la quantification de l’expansion des zones protégées, des volumes de production et des rendements, et qui limite l’information pour améliorer la gouvernance et le développement durable du secteur. Cet article combine les données des plantations de cacao avec l’imagerie satellite afin d’élaborer un cadre d’évaluation réaliste et de créer des cartes fiables (à haute résolution) des plantations de cacao dans les deux pays. Les résultats montrent que la cacaoculture est responsable de plus de 37 % de la déforestation dans les zones protégées de Côte d’Ivoire et de plus de 13 % au Ghana, sachant que les données officielles sous-estiment largement le volume des zones cultivées (de plus de 40 % au Ghana).

(CÔTE D’IVOIRE, GHANA, CACAO, DÉFORESTATION)