Certains mettaient beaucoup d’espoirs dans le tourisme pour le développement des pays du Sud. L’Organisation mondiale du tourisme, les gouvernements, les acteurs du secteur vantaient les mérites de cette activité pour apporter des devises, de nouveaux emplois, de nouvelles infrastructures, une amélioration sociale et culturelle. Mais force est de constater que ce credo n’a pas tenu ses promesses. L’activité touristique dans les pays du Sud est dominée par les pays du Nord. Les compagnies d’aviation, les chaînes hôtelières, les agences organisatrices sont, le plus souvent, des multinationales basées en Europe ou en Amérique du Nord qui récoltent l’essentiel des profits. Quant aux populations d’accueil, elles restent toujours subalternes, recueillent les dégâts socio-environnementaux et pâtissent de l’épuisement de ses ressources. La massification actuelle du tourisme interpelle car elle dépasse les capacités d’absorption des populations d’accueil. Pour donner une alternative à ce tourisme de masse hautement destructeur, d’autres formes de tourisme ont vu le jour : écotourisme, tourisme solidaire, volontourisme, mais ce type de tourisme est loin d’être inoffensif. Toutes ces dénominations cachent un tourisme structurellement inégalitaire. En revanche, un tourisme initié et géré par des organisations dans les régions d’accueil, selon les critères sociaux et environnementaux du commerce équitable, pourrait se libérer de la tutelle des pays du Nord et éviter les impacts négatifs. Après cette analyse critique, plusieurs articles présentent des études de cas détaillées, en particulier : l’Everest, Goa en Inde, Haïti, Madagascar, Saly au Sénégal.
Alternatives Sud (Centre Tricontinental), 2018, vol.25 n°3, 16+86 p. - éd. Syllepse