Résumé |
Non seulement le système agricole conventionnel ne permet pas de rémunérer correctement les agriculteurs, mais il génère des coûts environnementaux, sanitaires et économiques considérables. Le rééquilibrage des productions imposé par la transition agroalimentaire (moins de viande et de produits d’origine animale et plus de céréales, légumineuses, fruits et légumes) contribuerait à assurer un meilleur revenu aux agriculteurs, notamment aux éleveurs. Il s’agit aussi d’accompagner financièrement et techniquement les agriculteurs, pour développer des modèles agricoles plus durables (moins de pesticides, plus de rotations des cultures, intégration de la biodiversité dans les champs, etc.). Trois leviers financiers sont identifiés pour une transition agroécologique juste : réduire les subventions attribuées à des productions agricoles non-soutenables ; instaurer des taxes sur les grandes exploitations agricoles pour les redistribuer sous forme de subventions aux petits agriculteurs ; créer des filets de sécurité économique alimentaire pour les populations défavorisées. Mais ce sont surtout les freins idéologiques qui bloquent la transition agroécologique, notamment le lobbying des acteurs majeurs de l’industrie agroalimentaire qui empêche la mise en place de politiques publiques de transformation et attisent la polarisation du débat en opposant agriculture et écologie.
|