Le café, c’est 9 millions de tonnes commercialisées et 18 milliards de dollars à l’exportation, 25 millions d’exploitations situées dans la région subtropicale, le plus souvent de moins de 5 ha. La filière comprend des millions de petits producteurs, des millions de consommateurs (avec un potentiel d’expansion) et seulement une poignée d’industriels qui a la main mise sur le marché. Cette asymétrie des rapports de force se fait au détriment des producteurs. Ceux-ci touchaient 24 % de la chaîne de valeur en 1990 et seulement 16 % en 2017. A cela s’ajoute la dégradation des cours mondiaux, la question du changement climatique qui affecte particulièrement la culture du café et la hausse du prix des intrants nécessaires à cette culture. Pour répondre à ces déséquilibres, plusieurs démarches alternatives ont vu le jour : certifications durables (par ex. Rainforest), commerce équitable, café bio, certifications internes aux entreprises (4C, AAA, etc.). D’après les évaluations réalisées, le commerce équitable se révèle un outil bien adapté pour que les caféiculteurs améliorent leur production et augmentent leur revenu. Après cette vision d’ensemble, le rapport étudie plus particulièrement 3 cas : le marché du café Éthiopie-France, Colombie-France et Pérou-France. Il cherche à évaluer l’ampleur des impacts économiques, environnementaux et sociaux (les coûts cachés) sur les pays producteurs. L’enjeu de la répartition de la valeur est central et le besoin d’un cadre régulateur s’impose. Il faudrait penser collectivement l’articulation entre certifications équitables et biologiques, agroforesterie et régulations publiques.
Étude du Basic commanditée par Commerce Équitable France, Fairtrade Max Havelaar, Collectif "Repenser les filières" - 2018, 165 p. - Site de commercequitable.org