Résumé |
L’alimentation et, plus largement, les systèmes alimentaires se situent à la croisée d’enjeux sanitaires, écologiques et économiques majeurs, qu’il convient de traiter de manière systémique. Les systèmes alimentaires qui se sont développés dans les pays occidentaux au XXe siècle, puis dans de nombreuses parties du monde, ne pourront nourrir une population de 9 à 10 milliards d’êtres humains en 2050. Ils ne sont pas durables en termes de consommation de ressources naturelles, d’impacts sur le climat, la biodiversité et la santé. Leurs effets négatifs soulèvent des oppositions croissantes sur le plan politique, social et éthique, mais ils suscitent aussi des doutes croissants quant à leur efficience économique. La productivité de l’agriculture intensive a dégradé la biodiversité et la qualité des sols, érodant ainsi le capital productif agricole. Le rapport interroge également la capacité de résilience des systèmes alimentaires dans le contexte du réchauffement climatique, désormais en grande partie irréversible, qui bouleverse les conditions de la production agricole. Enfin, il pose la question de la vulnérabilité des chaînes de valeur alimentaires à l’échelle mondiale et de leur logique économique inégalitaire, cruellement d’actualité avec la crise post Covid-19, qui a mis en lumière les effets désastreux de la rupture des circuits mondiaux d’approvisionnement.
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