| Résumé |
Il est avéré que la production cacaoyère est responsable de la déforestation en Afrique de l’Ouest, mais ses dynamiques restent à éclaircir. Par exemple, la traçabilité des importations de cacao par les multinationales agroalimentaires est assez floue, ce qui constitue un manquement à leurs obligations de sourcing. Ce travail de recherche s’intéresse à la chaîne de valeur du cacao en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, afin de quantifier la déforestation due à la production cacaoyère, sur la base des données d’exportation de 2019. Sur la période 2000-2019, l’enquête a relevé une déforestation de 2,4 millions d’hectares, dont 125 000 hectares sur la seule année 2018. En parallèle, seuls 43,6 % des exportations peuvent être tracées (données enregistrées de la coopérative jusqu’au marché final). Plus de 55 % de la production ivoirienne de cacao n’est pas traçable (sourcing local non fiable, manque de transparence des exportateurs, manque d’informations sur les intermédiaires). Dans tous les cas, la traçabilité est insuffisante pour répondre à la législation européenne de diligence raisonnable sur l’environnement et l’origine des produits. L’objectif de cette recherche est d’identifier les difficultés des entreprises en termes de transparence et de traçabilité, souvent présentés comme les solutions à la déforestation, et inciter à un renforcement de la collaboration entre tous les acteurs de la chaîne de valeur, et de la coordination des réglementations et des investissements pour préserver les forêts restantes en Afrique de l’Ouest.
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CDTM de Paris
Centre de ressources sur le commerce équitable
