Résumé |
Des millions de travailleuses du secteur de l’habillement dans le monde ont été brutalement licenciées l’année dernière, en raison de la crise sanitaire et économique de Covid-19. Ces femmes vulnérables et racialisées, majoritairement noires ou métisses, sont le symbole d’une industrie en crise gangrenée par le colonialisme. Malgré des décennies d’activisme, l’affirmation tonitruante de la responsabilité sociétale des entreprises et des initiatives de certification équitable, on note peu de progrès sur le terrain de l’équité dans le secteur de la mode. Cet article analyse les causes de cette iniquité dans l’industrie textile et les fondements de cette racialisation des femmes noires et métisses, puis essaie de répondre à la question : pourquoi les professionnels de l’habillement n’ont-ils pas réussi à rendre le secteur équitable ? Malgré l'émergence des questions d’éthique au sein même des mouvements sociaux, les acteurs du commerce équitable, qui agitent le secteur textile avec les exigences croissantes des consommateurs pour plus de justice économique et sociale, n’ont pas réussi à pénétrer les marchés conventionnels. Par ailleurs, le secteur de l’habillement subit des chocs successifs (digitalisation, changement climatique, crise de Covid-19), qui se répercutent tout au long des chaînes de valeur. Pourtant, seules des politiques économiques alternatives, telles que le commerce équitable, pourraient garantir de l’équité dans l’industrie de la mode.
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