Résumé |
La plupart des coopératives ivoiriennes de cacao certifiées Utz, Rainforest Alliance ou Fairtrade n'ont pas été créées par des producteurs mais par des intermédiaires (pisteurs ou acheteurs pour le compte des multinationales) avec l'objectif de faciliter les transactions et non d'améliorer les revenus des paysans. Ces coopératives sont centrées sur la collecte et la revente du cacao sans transformation. L'étude analyse un échantillonnage important de coopératives labellisées Utz, Rainforest Alliance ou Fairtrade. Il en ressort que ces coopératives sont dirigées par quelques membres à forte résonance personnelle, familiale ou ethnocommunautaire, souvent d'origine étrangère (Burkina Faso, Mali ou Bénin). Les planteurs ivoiriens sont donc, a prioiri, méfiants. A cela, il faut ajouter que la gestion de la coopérative n'est guère transparente, peu équitable entre les producteurs. Clientélisme et fraude font aussi partie des pratiques de la coopérative. Quant aux contrôles des organismes certificateurs, ils sont peu efficaces. Quant à la prime, elle est tellement divisée entre différentes activités de la coopérative que les producteurs – quand ils la touchent – n'en reçoivent qu'une très petite part. Les prélèvements des taxes de l'État, le prix d'achat très faible des exportateurs, les dysfonctionnements des coopératives, la précarité des producteurs pour se défendre sont autant d'éléments qui ne permettent pas aux producteurs de profiter de la certification pour sortir de l'extrême pauvreté.
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