Résumé |
Depuis la fin des années 2000, l’agriculture biologique a connu un essor considérable en France, doublant sa production et sa consommation tous les cinq ans. Au croisement de la sociologie rurale et de la sociologie économique, cette thèse veut contribuer au débat sur la structuration de l’agriculture biologique, en mobilisant les outils de la sociologie du travail marchand. Elle s’appuie sur des enquêtes qualitatives menées auprès des acteurs des circuits longs de légumes biologiques, principalement en région Hauts-de-France et Centre-Val-de-Loire. A cette fin, des entretiens ont été menés auprès de producteurs de légumes, d’opérateurs économiques de mise sur le marché (une coopérative et un négociant) et d’organismes de développement agricole agissant à l’échelle régionale ou nationale. L’auteur revient d’abord sur le changement d’échelle de l’agriculture biologique, qui est devenue une préoccupation majeure pour les professionnels en prise avec ces bouleversements. En effet, l’agriculture biologique se transforme, ses filières incluent de nouveaux acteurs et des craintes apparaissent quant à la pérennité de l’agriculture biologique dans le futur. La thèse montre ensuite comment les acteurs cherchent à maîtriser le développement des circuits longs et à favoriser des relations marchandes durables, équitables et solidaires. C’est pourquoi, l’auteur s’intéresse au travail marchand, ie à la structuration des filières. Il montre que ce processus implique la mise en œuvre d’un processus d’éducation des acteurs aux spécificités de l’agriculture biologique, la prise en compte des contraintes des différents maillons des filières, ainsi que de l’instauration de dispositifs d’engagement dans la durée et d’arbitrages collectifs.
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