Résumé |
Résumé : « Loin d’être une région sous-peuplée, sauvage ou vierge, l’Amazonie apparaît au contraire comme le centre d’origine de la domestication de certaines plantes majeures de l’humanité. Ainsi tabac, cacao, coca et caoutchouc; piments, patates douces, ananas et manioc sont toutes originaires de la plus grande forêt tropicale humide du monde. Or, aujourd’hui, le paradigme de la biodiversité propose de partager de manière équitable les bénéfices tirés de l’usage des végétaux avec les populations autochtones qui les ont découverts. Cet objectif implique de poser la question suivante : comment devient-on une plante globale ? Autrement dit comment des plantes, à l’origine produites et consommées à une échelle locale ou régionale, deviennent des marchandises échangées et parfois financiarisées sur des échelles planétaires ? En nous appuyant sur une expérience de terrain multisituée de plusieurs années en Amazonie et grâce à la méthode d’analyse des filières marchandes globales (global commodity chains), nous chercherons, depuis le point de vue sociospatial de la géographie humaine, à comprendre les mécanismes de mondialisation des plantes amazoniennes. Pour cela notre première partie proposera un modèle théorique. Afin d’en tester la pertinence nous l’appliquerons, au cours des seconde et troisième parties, aux cas contemporains de deux plantes en voie de mondialisation : la noix d’Amazonie (Bertholletia excelsa), particulièrement au Brésil, et le guaraná (Paullinia cupana Sorbilis), particulièrement autour des Indiens Sateré Mawé.»
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