Résumé |
« L'économie solidaire couvre diverses initiatives allant des nouvelles coopératives de consommation (Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP), etc.), aux services de proximité en passant par le commerce équitable, les associations d'échanges non monétaires, les coopératives de (micro)crédit qui financent des entreprises « alternatives » et les structures qui en accompagnent la mise sur pied. Dans un premier temps, notre contribution a essentiellement consisté à pointer ce qu'il y avait de commun entre ces initiatives à l'aide des outils de la sociologie pragmatique. Il s'est agi d'attester la pertinence historique, sociologique et philosophique de la notion d'économie solidaire en prouvant qu'elle a en propre, depuis le XIXe siècle, une grammaire morale que ses acteurs cherchent à respecter à la fois dans leurs pratiques et dans leurs prises de parole publiques. Il a été établi que cette grammaire morale reposait sur quatre valeurs : le care (et/ou le convivialisme), le militantisme, la créativité et l'autogestion. Depuis une même posture, cet article voudrait aujourd'hui jeter un coup de projecteur sur les fragilités de cette grammaire morale. On constate actuellement que ces valeurs mobilisées par les acteurs des circuits courts, des services de proximité, des coopératives de crédit ou des échanges non monétaires sont aussi mobilisées par ces derniers pour alimenter des disputes et des critiques à l'encontre de leurs pairs. »
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