Rapports et études - Février 2019

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Café : la success story qui cache la crise : Etude sur la durabilité de la filière du café

BASIC – 2018, 165 p. - Site de lebasic.com

Le café c’est 9 millions de tonnes commercialisées et 18 milliards de dollars en exportation ; 25 millions d’exploitations situées dans la région subtropicale, le plus souvent de moins de 5 ha. La filière comprend des millions de petits producteurs, des millions de consommateurs (avec un potentiel d’expansion) et seulement une poignée d’industriels qui a la main mise sur le marché. Cette asymétrie des rapports de force se fait au détriment des producteurs. Ceux-ci touchaient 24 % de la chaîne de valeur en 1990 et seulement 16 % en 2017. A cela s’ajoute la dégradation des cours mondiaux, la question du changement climatique qui affecte particulièrement la culture du café et la hausse du prix des intrants nécessaires à cette culture. Pour répondre à ces déséquilibres, plusieurs démarches alternatives ont vu le jour : certifications durables (par ex. Rainforest), commerce équitable, café bio, certifications internes aux entreprises (4C, AAA). D’après les évaluations réalisées, le commerce équitable se révèle un outil adapté pour que les caféiculteurs augmentent leur revenu et améliorent leur production. Après cette vision d’ensemble, le rapport étudie plus particulièrement 3 cas : le marché du café Éthiopie-France, Colombie-France et Pérou-France. Il cherche à évaluer l’ampleur des impacts économiques, environnementaux et sociaux (les coûts cachés) sur les pays producteurs. L’enjeu de la répartition de la valeur est central et le besoin d’un cadre régulateur s’impose. Il faudrait penser collectivement l’articulation entre certifications équitables et biologiques, agroforesterie et régulations publiques.
N.B. Une synthèse et un résumé de ce rapport sont librement téléchargeables.

Mots clés : CAFE, FILIERE DE PRODUIT, CONSOMMATION, COMMERCE EQUITABLE, COMMERCE CONVENTIONNEL, POUVOIRS PUBLICS


Modes de production et de consommation responsables : le commerce équitable est-il un outil efficace pour atteindre les ODD ?

Equité (Bulletin de la Fédération Artisans du Monde), 2019,03 n°21, 20 p. - Site de artisansdumonde.org

En 2015, l’assemblée générale des Nations Unies a adopté 17 objectifs de développement durable (ODD). Cet agenda 2030 est un cadre de référence planétaire pour infléchir la courbe de développement actuel du monde. Chaque pays a mission de le mettre en œuvre. Le douzième objectif de cet agenda vise à établir des modes de production et de consommation responsables et durables. Cet objectif est au cœur des engagements du mouvement Artisans du Monde qui, depuis 4 décennies, travaille pour proposer une alternative crédible au commerce conventionnel, irresponsable des dégâts environnementaux et sociaux qu’il cause. Par ses activités, Artisans du Monde propose un autre mode de commerce en respectant : l’égalité femme-homme ; les droit humains, économiques, sociaux et environnementaux ; un prix juste et un salaire décent. Pour montrer l’intérêt des principes du commerce équitable, des études d’évaluation de deux filières agroalimentaires (cacao et café) comparent les circuits conventionnels et les circuits de commerce équitable. Elles ont mis en évidence les coûts cachés de la filière conventionnelle qui sont payés par les pays producteurs et non par les entreprises bénéficiaires du commerce. De ce constat, le commerce équitable est une réponse intéressante aux ODD et, pour mieux le faire connaître, il est important de développer, avec une pédagogie innovante, une éducation au commerce équitable.

Mots-clés : MONDE ; ONU ; DEVELOPPEMENT DURABLE ; ODD ; PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ; CONDITIONS DE TRAVAIL


Participatory Analysis of the Use and Impact of the Fairtrade Premium

Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (LISIS) UMR ESIEE Paris ; INRA ; UPEM n°1326 ; FRE CNRS n°3705, 2019, 124 p. - Site de fairtrade.net

Sur une année, la prime versée aux communautés de Fairtrade International s’élève à 117 millions d’euros. D’où l’importance de cette étude, commanditée par les agences de Commerce Équitable Allemagne et International, pour mieux analyser son usage et son efficacité. L’étude concerne les années 2017 et 2018. La prime couvre un panel assez vaste d’utilisations : santé, éducation, technique agricole, infrastructure communautaire, investissement. Elle est aussi souvent utilisée pour effectuer des paiements directs aux producteurs, sous forme d’argent ou de bonus. Son impact est d’autant plus bénéfique à la communauté que les décisions sont prises de façon participative, dans l’acceptation générale et en adéquation réelle avec les besoins. On peut regretter que les producteurs et travailleurs saisonniers ne soient pas toujours associés à ces décisions. A partir de nombreux entretiens, ce rapport explore différents cas de communautés : un groupement producteur de bananes au Pérou, un autre producteur de café et cacao au Pérou, un autre de bananes en Équateur, un autre de cacao en Côte d’Ivoire et un de fleurs au Kenya. Le rapport propose plusieurs pistes pour améliorer les performances de cette prime.

Mots clés : PRIME DU COMMERCE EQUITABLE, IMPACT


Bâtir un monde plus juste grâce a commerce durable : L’impact du programme du Trade for Development Centre entre 2014 et 2017

TDC (Trade for Development Centre), 2019, 48 p. - Site de tdc-enabel.be

Cette publication donne une vue d’ensemble des résultats obtenus par le Trade Development Centre (TDC) sur 4 années (2014 à 2017). Pour chaque filière de produits, ce rapport présente le projet, son évolution et les résultats obtenus. Par ailleurs TDC est très actif dans la sensibilisation de l’opinion publique belge et dans l’implication des programmes gouvernementaux. Chaque partie de ce rapport est accompagnée de statistiques, de listes des bénéficiaires et donne accès aux publications, interviews, reportages, études de marché, enquêtes réalisés par TDC lors de la préparation et de l’avancée des actions. Au total, au cours de ces 4 années, TDC a soutenu 122 organisations de producteurs et entreprises, soit quelque 110 994 bénéficiaires dans 17 pays et 10 filières différentes. En 2016, le TDC a lancé le défi de « Faire de la Belgique le pays du commerce équitable », un objectif soutenu par les députés qui ont voté, à une très large majorité, une résolution dans ce sens au parlement fédéral en 2017.

Mots clés : BELGIQUE, TRADE FOR DEVELOPMENT CENTER, RAPPORT D’ACTIVITE


Loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre - Année 1 : les entreprises doivent mieux faire

Amis de la Terre, 2019, 51 p. - Site de amisdelaterre.org

Les responsabilités des entreprises transnationales, lors des grandes catastrophes industrielles, sont difficiles à établir et forment des imbroglio juridiques inextricables, vu la complexité organisationnelle de ces sociétés composées de filiales, sous-traitants, fournisseurs et partenaires. Ces catastrophes sont des atteintes aux droits humains et à l’environnement, contre lesquelles les victimes sont sans recours. Des codes de bonne conduite ont vu le jour mais fondés sur le volontariat donc peu efficaces. Un encadrement contraignant au niveau international se révèle nécessaire. La France a été le premier pays à légiférer sur cette question, en adoptant en 2017 une loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneurs d’ordre. La loi prévoit notamment que les entreprises concernées - plus de 5 000 salariés en France ou plus de 10 000 salariés dans le monde - doivent établir un plan de vigilance consultable publiquement avec la liste de toutes les filiales, sous-traitants et partenaires, ainsi qu’une cartographie des risques que leurs activités font encourir à des tiers et à l’environnement. Ce rapport analyse l’état de ces déclarations au cours de cette première année d’application, secteur par secteur : textile, agroalimentaire, banques, armement, industrie extractive. Après une année d’application, on constate de nettes insuffisances dans les renseignements fournis, même si l’obligation de rendre publiques ces informations est déjà une amélioration.

Mots clés : FRANCE, MULTINATIONALE, LOI SUR LE DEVOIR DE VIGILANCE, EVALUATION


Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France

Agence Bio, 2019/02, 28 p. - Site de agencebio.org

Cette enquête porte sur un échantillon de 2 000 Français âgés de 18 ans et plus et a été réalisée sur 15 jours fin novembre-début décembre 2018. Il en ressort que la consommation bio continue son succès. Ainsi, plus de la moitié des Français (57 %) déclare avoir modifié ses comportements alimentaires et culinaires en 2018. Les visages de cette modification sont multiples. On veille davantage à la provenance de ce que l’on mange, à la manière dont c’est produit, au fait de manger sain. On retrouve le goût du fait maison. La montée de la préoccupation environnementale joue bien évidemment un rôle moteur dans cette évolution. Les produits bio apparaissent en effet comme un bon moyen de conjuguer exigence individuelle de mieux-être et dimension collective de sauvegarde de la planète. Pour les plus jeunes, deux préoccupations ressortent plus que pour les plus âgés : le bien-être animal et les raisons éthiques et/ou sociales.

Mots clés : FRANCE, PRODUIT BIOLOGIQUE, CONSOMMATEUR, ENQUETE


2025 Sustainable Cotton Challenge First Annual Report 2018

Textile Exchange, 2018, 66 p. - Site de textileexchange.org

Le programme « 2025 Sustainable Cotton Challenge » invite les acteurs de l’industrie du coton à un engagement pour utiliser 100 % de coton durable d’ici 2025. Au début, 13 entreprises étaient signataires du programme et elles ont défini les normes de durabilité du coton. Actuellement, 39 entreprises sont partie prenante, ce qui représente 1 million de tonnes de coton soit 4 % de la consommation mondiale. De nombreuses initiatives existent pour accompagner le changement des pratiques. Ce rapport évalue, entreprises par entreprises, les avancées obtenues en 2018.

Mots clés : COTON DURABLE, INDUSTRIE TEXTILE, CERTIFICATION


Slow Fashion : Définition, cartographie des acteurs et actrices en Belgique et positionnement d’Oxfam-Magasins du Monde

Oxfam- Magasins du Monde, 2018, 30 p. - Site de oxfammagasinsdumonde.be

Dans l’industrie du textile, les avancées concrètes pour améliorer la filière, sur le plan éthique et environnemental, sont très lentes. Les multinationales du secteur continuent à engranger des milliards de bénéfices et la situation des ouvriers et ouvrières reste préoccupante. Autrement dit, la "fast fashion" perdure. C’est particulièrement vrai en Belgique où les initiatives de "slow fashion" sont encore rares : peu d’avancées au niveau législatif et la sensibilisation du grand public est encore assez faible. Cependant on peut noter quelques initiatives de "slow fashion" : des actions urgentes des plateformes achACT et Shone Kleren, la Fair Fashion Fest à Gand, la Fashion Evolution Week, ainsi que les campagnes d’Oxfam-Magasins du Monde et de Solidarité Mondiale en 2017-18.

Mots clés : BELGIQUE, OXFAM MAGASINS DU MONDE, MODE ETHIQUE, CONSOMMATEUR


Case closed, problems persist : Grievance mechanisms of ETI and SAI fail to benefit young women and girls in the South Indian textile industry

SOMO (Centre for Research on Multinational Corporations), 2018, 27 p. - Site de www.somo.nl

Au Sud de l’Inde, et plus particulièrement dans l’État du Tamil Nadu, les ouvrières de l’industrie textile subissent de graves violations du droit du travail et, plus généralement, des droits humains (assimilables à de l’esclavage moderne) : pas de liberté de circulation, pas de contrat de travail, répression violente des syndicats, etc. Quant aux enfants, leur situation relève de la pire forme du travail des enfants qui s’apparente à l’esclavage. Or ces travailleuses et mères ne peuvent porter plainte. Plusieurs organisations ont décidé de les accompagner pour les aider dans l’avancée de leurs dépôt de plaintes, tels ETI (Ethical Trading Initiative) et SAI (Social Accountability International). Cependant, malgré tous les efforts des ONG, les affaires sont vite classées et ne profitent pas aux plaignantes.

Mots clés : INDE, INDUSTRIE TEXTILE, FEMME, DROIT DU TRAVAIL, JUSTICE