Le tourisme, facteur de développement... ou de domination

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On pensait que le développement touristique dans certaines régions pauvres mais attractives apporterait une amélioration des conditions de vie pour les populations d’accueil. Cependant, même s’il représente une part importante du PIB du pays, on constate toujours que la plus grosse part des bénéfices financiers du tourisme revient aux pays occidentaux (complexes hôteliers, compagnies d’aviation, voyagistes). En revanche, on note de nombreux effets négatifs pour la population locale : d’abord un exode de la population d’origine suite à une hausse spectaculaire du prix des logements, voire à l’achat des logements par les touristes eux-mêmes avec l’accord des gouvernements locaux, à la privatisation d’espaces publics attrayants, à la construction d’infrastructures rarement utiles à la population locale, etc. Par ailleurs, les injustices sociales se font plus criantes vis à vis des plus fragiles (femmes, enfants, minorités ethniques). D’autres expériences touristiques (écotourisme, tourisme solidaire) peuvent paraître plus séduisantes mais elles masquent souvent la mainmise d’opérateurs étrangers et n’ont que peu de retombées pour les populations concernées. Globalement, le tourisme dans les régions pauvres reste sous domination des pays les plus riches. Cependant, les principes du commerce équitable pourraient s’appliquer de façon satisfaisante à ce secteur et créer un tourisme éthique et responsable. En effet, dans le système équitable, les organisations de producteurs sont à l’initiative de tout projet, elles fonctionnent démocratiquement, sont engagées dans l’économie locale, sociale solidaire et écologique. Ainsi, 5 projets touristiques sont en cours d’organisation par des partenaires-producteurs d’Oxfam-Magasins du Monde, dans le sens d’un tourisme équitable et durable.

Oxfam-Magasins du Monde, 22/11/2018, 3 p. - Site de oxfammagasinsdumonde.be

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