Rapports et études - Novembre 2022

Publié le :

L’économie et l’entreprise au service de la planète et des droits humains : Pistes d’actions pour se mettre en mouvement

GREGOIRE, Pauline ; Oxfam-Magasins du Monde (Belgique) - 2022/09, 84 p. - Site oxfammagasinsdumonde.be

Une fois passée la pandémie de Covid-19, il nous semblait que le monde d’après allait ouvrir de nouveaux horizons de justice. Or les inégalités n’ont jamais été aussi fortes, la majorité de l’humanité vivant en-dessous du seuil de pauvreté. Mais les inégalités ne sont pas une fatalité, elles sont le résultat de choix économiques et politiques hérités du système néo-libéral capitaliste. À l’instar de l’économie du Donut, des alternatives économiques sont possibles : économie sociale et solidaire, entrepreneuriat social, commerce équitable, coopératives, SCOP, etc. Ces alternatives ont un point en commun : la structure de leur modèle économique permet de réinvestir les profits au service de be-soins sociaux ou environnementaux. Elles sont fondées sur la redistribution, et non sur l’accaparement et l’accumulation, et sont déjà à l’œuvre sur tous les continents. La première partie du rapport met en perspective les connaissances théoriques avec deux études de cas concrets, la SCOP Ardelaine en France et l’Association of Craft Producers au Népal, pour démontrer que ces modèles alternatifs peuvent répondre aux besoins économiques, sociaux et environnementaux. La seconde partie aborde tous les champs d’actions possibles : législation, accompagnement, entrepreneuriat, partenariat avec les pays du Sud global, militantisme, actions de plaidoyer, éducation à la solidarité internationale.

Mots clés : ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, COOPÉRATIVE, SCOP, DROITS HUMAINS, ÉTUDE DE CAS


Fairtrade Living Income Reference Price for Coffee from Uganda - (Prix de référence du café Fairtrade pour un revenu vital en Ouganda)

Fairtrade International, 2022/10, 14 p. - Site files.fairtrade.net

Ce document a pour objectif d’expliciter le processus de chiffrage et de validation du prix de référence du café arabica Fairtrade pour un revenu vital, en Ouganda, ainsi qu’une variante pour le café robusta. Ces prix de référence jouent un rôle pivot dans la stratégie globale de café équitable Faitrade, qui passe par la conscientisation des consommateurs sur la soutenabilité des prix, afin de garantir un revenu décent aux producteurs, et sur les mécanismes Fairtrade pour un commerce durable et équitable. En mars 2019, le Forum mondial des caféiculteurs a alerté sur la situation critique des petits producteurs et a exigé un changement de cap radical pour éviter une crise humanitaire pouvant toucher quelque 25 millions de familles de caféiculteurs dans le monde. En laissant faire l’appauvrissement des producteurs, le Forum mettait en garde contre la compromission du futur de l’industrie du café. La même année, l’Organisation internationale du café (ICO) encourageait le sourcing responsable pour des cafés durables et équitables. Par sa politique de prix de référence, Fairtrade met non seulement en place les conditions de commercialisation d’un café durable, mais tient compte des coûts réels de production sociaux et environnementaux. Après une expérimentation en Colombie en juin 2021, puis à Aceh en Indonésie en mars 2022, cette politique multi-acteurs est appliquée au café arabica en Ouganda (avec une variante pour le café robusta).

Mots clés : OUGANDA, CAFÉ ÉQUITABLE, PRIX, SALAIRE VITAL


Covid-19, Différentiel de revenu décent et baisse des revenus des producteurs de cacao en Côte d’Ivoire

RUF, François ; Cahiers Agricultures, vol. 31, n° 25, 2022, 14 p. - Site cahiersagricultures.fr

Les planteurs de cacao de Côte d’Ivoire vivent majoritairement en-dessous du seuil de pauvreté. En septembre 2019, les gouvernements ivoiriens et ghanéens ont imposé le Différentiel de revenu dé-cent (DRD) aux entreprises privées, soit un supplément de 400 $ la tonne par rapport au prix du marché international, répercuté sur le prix au producteur (prix bord champ). Mais, avec la crise de Covid-19, une hausse temporaire et limitée du prix du cacao bord champ a été enregistrée fin 2020, puis sa chute en 2021, alors que les prix des intrants et des produits de consommation ont flambé. Le ciseau des prix s’est resserré encore plus en 2021–2022. Les résultats de l’étude, réalisée sur la base d’une enquête chiffrée auprès des cacaoculteurs et d’un suivi des prix, montrent l’échec du DRD et l’impact nuancé de la Covid-19 au regard des déclarations de l’État ivoirien et des multinationales. La baisse des prix et les pertes de revenus des planteurs de cacao en 2020–2022 s’inscrit plutôt dans la théorie économique des jeux de l’offre et de la demande. L’échec est imputable au changement structurel : croissance démographique, politiques d’encouragement aux migrations et à la déforestation, opacité de la filière et, finalement, croissance continue de l’offre de cacao de Côte d’Ivoire sur le marché international.

Mots clés : CÔTE D’IVOIRE, GHANA, CACAO, COVID, PAUVRETÉ, PRIX, MULTINATIONALE, POLITIQUE, COMMERCE INTERNATIONAL


Les standards dits durables appauvrissent-ils les planteurs de cacao ? Interactions entre déforestation en Côte d’Ivoire et au Libéria, crédit à l’achat d’engrais et baisse des cours

RUF, François - Cahiers Agricultures, vol. 30, n° 38, 2021, 14 p. - Site cahiersagricultures.fr

Pendant des siècles, la rente forestière a constitué le modèle du cacao, qui a fait de la Côte d’Ivoire le premier producteur mondial. Mais le niveau de déforestation est tel que de nombreux planteurs doivent trouver des alternatives à la rente forêt, notamment via l’engrais minéral, facteur d’amélioration des rendements et a priori des revenus. Cependant, si la consommation d’intrants chimiques est poussée par le « système », composé des Transnational Corporations (TNC) du cacao, des coopératives, des agences de crédit, des organisations non gouvernementales internationales et des labels de cacao dit « durables », les effets inverses de la théorie des jeux existent : contribution à l’excès d’offre de cacao, baisse du cours mondial, endettement et appauvrissement des planteurs. À partir d’enquêtes réalisées auprès de planteurs et de coopératives entre 2013 et 2017 et d’un suivi des prix du cacao et de l’engrais sur 30 ans, l’étude aborde le rôle du prix relatif cacao/engrais et son impact sur la chute du cours du cacao en 2016–2017. Toutefois, l’expansion cacaoyère due au binôme migration-déforestation reste le facteur essentiel de la hausse de l’offre et de la chute du cours, qui contrecarre le discours lénifiant sur le « cacao durable ». Le système migration-déforestation continue aux dépens des toutes dernières forêts classées en Côte d’Ivoire et au Liberia. En dépit de leur communication sur la durabilité, les certifications ont totalement échoué.

Mots clés : CÔTE D’IVOIRE, CACAO, CERTIFICATION, FORÊT, ANALYSE CRITIQUE


Le futur du travail en agriculture

Cahiers Agricultures, vol. 31, n°25, 2022, 9 p. – Site cahiersagricultures

Compte rendu des discussions menées lors du 2 e Symposium international sur le travail en agriculture (29 mars–1er avril 2021). L’objectif est de rendre compte des thématiques et des idées échangées, dans un cadre pluridisciplinaire, et de construire une vision commune du futur du travail agricole à l’échelle mondiale. Les grandes dynamiques de changement structurel opposent, sur le plan du travail, les pays du Nord et du Sud, faisant émerger des questionnements différents (par exemple une agriculture sans agriculteurs dans les pays du Nord, versus un travail décent pour une population active agricole nombreuse dans les pays du Sud). Mais certaines questions sont transversales : la transition agroécologique, le genre, la révolution numérique, les migrations, et changent le travail agricole en profondeur.

Mots clés : AGRICULTURE, TRAVAIL, PERSPECTIVE, AGROÉCOLOGIE, GENRE, NUMÉRIQUE, MIGRATION


Questions cruciales, émergentes et persistantes intéressant la sécurité alimentaire et la nutrition : Note du groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition du Comité de la sécurité alimentaire mondiale

CSA (Comité de la sécurité mondiale) ; HLPE (Groupe d’experts de haut niveau), 2022/07, 40 p. - Site fao.org

Le Groupe d’experts de haut niveau du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) est chargé d’identifier les questions émergentes en matière de nutrition et d’établir des priorités s’agissant des actions futures dans les domaines clés de la sécurité alimentaire. Après deux premières notes, publiées respectivement en octobre 2015 et octobre 2017, cette troisième note recense sept questions persistantes qui touchent la sécurité alimentaire et la nutrition : 1. Mise en place de filières résilientes et équitables ; 2. Renforcement des systèmes alimentaires urbains et périurbains dans le contexte de l’urbanisation et de la transformation rurale ; 3. Conflits et fragilité des systèmes alimentaires ; 4. Revitalisation des politiques climatiques ; 5. Reconnaissance du rôle et des droits des travailleurs des systèmes alimentaires ; 6. Mise en place d’une interface pour les connaissances et pratiques ; 7. Maladies infectieuses émergentes et réémergentes et autres dangers biologiques.

Mots clés : MONDE, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, POLITIQUE, CHANGEMENT CLIMATIQUE


State of Climate Action 2022

Systems Change Lab, Version 1.2., 2022/10, 218 p. - Site files.wri.org

Le climat a déjà changé radicalement avec un réchauffement global de 1,1 °C depuis l’ère préindustrielle : vagues de chaleur mortelles, températures anormalement élevées aux pôles, mégasécheresses, pluies diluviennes et inondations en sont les témoignages sur tous les continents. En parallèle, les États font face à des crises économiques et géopolitiques qui risquent d’entraver leur action climatique. Alors que nombre de pays tentent de reconstruire leur économie nationale en période post Covid-19, ils ratent l’opportunité qui s’offre actuellement d’investir massivement dans l’économie verte et dans les infrastructures bas carbone. L’invasion de l’Ukraine par la Russie bouleverse les vieux équilibres géopolitiques et menace les politiques de coopération internationale et d’intégration globale. Ces crises en cascade ont des impacts plus graves sur les économies des pays en développement, en raison de la finitude des ressources. Or les mesures de réduction du réchauffement global à 1,5 °C imposent des actions immédiates et ambitieuses, qui ne peuvent attendre la bonne volonté des gouvernements. Des initiatives sont déjà à l’œuvre partout dans le monde et requièrent l’engagement de tous les décideurs politiques, afin que les bénéfices de ces transformations écologiques soient répartis équitablement entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Mots clés : MONDE, CHANGEMENT CLIMATIQUE, EMPREINTE ÉCOLOGIQUE


Publications lors de la COP 27 : 3 rapports d’organisations internationales : PNUE, OMM, CNUCED

Une fenêtre d’opportunité se referme : La crise climatique exige une transformation rapide des sociétés. Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions : Résumé exécutif

PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement), 2022, 16 p. - Site wedocs.unep.org

Pour sa treizième édition, le rapport du PNUE témoigne de l’insuffisance des mesures prises face à la crise climatique mondiale et appelle à une transformation rapide des sociétés. Depuis la COP26, seuls des progrès très limités ont été accomplis en vue de resserrer l’immense écart en matière de réduction des émissions à l’horizon 2030. Les mauvais résultats des CDN (contributions déterminées au niveau national) montrent que les adaptations lentes ne sont plus une option et que des transformations économiques à grande échelle sont nécessaires pour ne pas refermer la fenêtre d’opportunité et manquer de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C, de préférence à 1,5 °C. Le rapport s’intéresse en particulier aux transformations requises dans les secteurs de l’approvisionnement en électricité, de l’industrie, des transports et du bâtiment, ainsi qu’aux trans-formations transversales des systèmes alimentaire et financier.

rapport complet en anglais

Mots clés : MONDE, ORGANISATION INTERNATIONALE, CHANGEMENT CLIMATIQUE, EMPREINTE ÉCOLOGIQUE, INDUSTRIE, TRANSPORT


Encore une mauvaise nouvelle pour la planète : les niveaux de gaz à effet de serre atteignent des records

OMM (Organisation météorologique mondiale), 2022/10/26, 10 p. - Site public.wmo.int

« Nous devons transformer nos systèmes industriels, énergétiques et de transport, et l’ensemble de notre mode de vie. Les transformations nécessaires sont économiquement abordables et technique-ment faisables. Le temps presse », déclare solennellement Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM. En 2021, l’OMM confirme avoir enregistré la plus forte augmentation des concentrations de méthane depuis le début de ses mesures. Les concentrations atmosphériques des trois principaux gaz à effet de serre –dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O)– ont battu tous les records en 2021. Le forçage radiatif, qui induit un réchauffement du système climatique, s’est accru d’environ 50 % entre 1990 et 2021. Il est imputable aux gaz à effet de serre persistants, le dioxyde de carbone contribuant pour près de 80 % à cette augmentation. Or Il existe des stratégies d’un bon rapport coût-efficacité pour lutter contre les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, en particulier dans le secteur des combustibles fossiles. Le méthane ayant une durée de vie inférieure à 10 ans, son impact sur le climat est réversible. La priorité absolue est de réduire drastiquement et de toute urgence les émissions de dioxyde de carbone, principales responsables du changement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes associés.

Mots clés : MONDE, ORGANISATION INTERNATIONALE, CHANGEMENT CLIMATIQUE, EMPREINTE ÉCOLOGIQUE

----------------------

Rapport 2022 sur les pays les moins avancés : Aperçu général. La transition vers une économie sobre en carbone et ses conséquences redoutables pour la transformation structurelle

ONU (Organisation des Nations Unies), CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), 2022, 29 p. - Site unctad.org

« Les pays les moins avancés (PMA) ne doivent pas devenir des « refuges » ou des « paradis du carbone » pour des pollueurs que sont les pays riches qui éliminent progressivement de leurs économies les industries à fortes émissions », a averti jeudi une agence des Nations Unies. Face à des lois environnementales efficaces et de plus en plus restrictives pour réduire les émissions de CO2 sur le marché domestique, ces contraintes poussent souvent des entreprises à polluer à l’étranger. Or les PMA se sont également fixé des objectifs climatiques ambitieux : favoriser la résilience climatique d’ici à 2030 et réduire à zéro leurs émissions d’ici à 2050, malgré la persistance de leurs problèmes structurels qui complique le financement de l’action climatique. « La communauté internationale doit tenir compte de leurs besoins en matière de développement et les soutenir pleinement pour assurer une transition vers une économie sobre en carbone juste, équilibrée et durable », a déclaré la Secrétaire générale de la CNUCED. »

Version complète en anglaise

Mots clés : ORGANISATION INTERNATIONALE, CNUCED, PMA, PAYS DÉVELOPPÉS, CLIMAT, COMMERCE INTERNATIONAL, COOPÉRATION, DROITS HUMAINS