Commerce équitable : entre amplification et instrumentalisation

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Même s’il a existé des expériences de commerce équitable depuis le XIXe siècle, le mouvement du commerce équitable prend ses racines au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Au début, il s’agissait de liens personnels entre un groupe d’artisans parmi les plus pauvres des pays du Sud et une communauté au Nord. Puis les organisations tiersmondistes des années 1960 ont élaboré un commerce alternatif avec des ventes en magasins spécialisés et par correspondance. Les années 1990 ont vu la création du label Max Havelaar, aux Pays-Bas. Il est destiné aux filières agroalimentaires et est associé à un cahier des charges. En 1996, pour gérer ce label, les acteurs du commerce équitable ont créé l’association Fairtrade International. C’est alors l’envol de la notoriété du commerce équitable, les ventes augmentent et la gamme de produits s’étoffe. Progressivement le commerce équitable s’institutionnalise, se structure et se diversifie. Aujourd’hui, quels sont les impacts de ce commerce équitable ? Les résultats des enquêtes présentées dans ce numéro montrent, en général, une amélioration des revenus des producteurs mais une diversité des résultats : difficulté de la mise en place des droits des salariés dans une plantation de thé en Inde ; apport de la culture de la population autochtone dans la production du warana en Amazonie ; politiques publiques en faveur du commerce équitable au Brésil qui ont du mal à perdurer dans le contexte actuel ; un rôle contre-productif des coopératives labellisées de cacao en Côte d’Ivoire ; la labellisation Fairtrade ne gomme pas les inégalités pour les caféiculteurs du Pérou.

CARIMENTRAND, Aurélie ; SARRAZIN, Emilie ; CACERES BENAVIDES, Zina (sous la dir.) - Revue internationale des Études du Développement, 4ème trimestre 2019, N°240, 221 p. - Paris, Éd. La Sorbonne

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