| Résumé |
Résumé de l'auteure : « Les circuits courts alimentaires, limitant le nombre d’intermédiaires entre producteurs et consommateurs, ne sont pas nouveaux dans les pays du Nord mais suscitent un regain d’intérêt, en France en particulier, depuis la fin des années 1990. Dans ce mémoire, nous voulons montrer en quoi ces circuits, aujourd’hui encore controversés, sont intéressants non seulement pour rendre compte de systèmes alimentaires en mutation mais aussi pour contribuer à des questions centrales ou émergentes en sociologie et en sociologie économique. Inscrit dans les sociologies de l’action, s’appuyant sur les apports d’Harrison White à la sociologie économique en particulier, ce mémoire vise à participer aux travaux prenant en compte le rôle des réseaux sociaux dans la construction sociale des marchés et le développement des innovations sociales. Notre objectif est toutefois de montrer l’intérêt d’intégrer également le rôle des institutions et des personnes dans l’analyse, dans le contexte d’une société d’individus invitant à s’interroger sur la nature du lien social. Croisant capitalisation de travaux et présentation de nos résultats issus de recherches en partenariat, ce mémoire veut aussi contribuer à la connaissance d’un objet qui reste méconnu du fait de travaux ciblés surtout sur les circuits « alternatifs». Nous comprenons ainsi leur renouveau et leur diffusion à travers la co-évolution de différentes identités collectives, soumise à la quête de statut des identités individuelles qui les composent. Nous approfondissons les mécanismes en jeu à travers l’étude d’un marché de plein vent, qui nous permet de discuter à la fois la formation de la confiance et des prix dans les marchés, le changement de pratiques en agriculture et dans l’alimentation, entre innovation et bifurcation, et le changement d’échelle de l’innovation sociale. En concluant par une hypothèse « forte » quant au futur des circuits courts alimentaires, nous ouvrons le mémoire sur différentes questions de recherche, en revenant sur l’intérêt de ces circuits dans deux perspectives : compléter les recherches sur l’alimentation, à l’INRA en particulier, mais aussi s’affranchir plus radicalement du modèle de l’innovation technologique pour penser et accompagner les chemins vers de nouveaux horizons, en s’appuyant sur de nouveaux indicateurs de richesse.»
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CDTM de Paris
Centre de ressources sur le commerce équitable
